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Comment les méthodes de paiement numériques se développent sur les marchés africains ?

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Le recours aux paiements numériques connaît une véritable révolution en Afrique. La généralisation des téléphones mobiles associée à la progression rapide de l’accès Internet, a permis d’embarquer des services financiers jusque dans les zones les plus reculées. De fait, les solutions de mobile money (portefeuilles électroniques gérés par les opérateurs télécom) sont devenues omniprésentes.

La croissance du mobile money et des paiements mobiles

Depuis l’introduction de services pionniers comme M-Pesa au Kenya, l’adoption du mobile money a explosé dans la plupart des pays africains. Le volume annuel des transactions ne cesse de croître à deux chiffres. Selon le rapport GSMA 2025, le nombre de transactions a bondi de 20 % en 2024 par rapport à 2023.

En valeur, la progression reste forte (+16 %). En Afrique subsaharienne, par exemple, 31 systèmes de paiement instantané (SPI) nationaux ou régionaux ont traité 49 milliards de transactions en 2023 pour un montant total de 1 036 milliards de dollars, soit une croissance moyenne de 39 % par an depuis 2019. L

es pays francophones ne sont pas en reste : l’expansion des services comme Orange Money ou MTN MoMo au Cameroun et dans d’autres marchés fait qu’aujourd’hui la majorité des Africains non bancarisés accèdent à des paiements via leur téléphone.

Sur le plan des transactions, les achats en ligne et en magasin via mobile progressent aussi vite que les transferts d’argent. En 2024, dans les pays à revenu faible et intermédiaire 42 % des adultes ont effectué au moins un paiement numérique (en boutique ou en ligne), contre 35 % en 2021.

Cette montée en puissance profite aux marchands africains : par exemple, les flux de paiement mobile vers les commerçants ont dépassé 100 milliards de dollars en 2024 (hausse de +21 % sur un an). Dans le même temps, les transferts transfrontaliers continuent de grimper, soit près de 100 milliards de dollars en 2023 en Afrique, grâce à de nouveaux canaux numériques plus fiables et bon marché.

Les innovations et les nouveaux services numériques

Au-delà des usages traditionnels, les méthodes de paiement numériques s’étendent à des domaines inédits. Les technologies émergentes sont rapidement intégrées : on assiste par exemple à la généralisation des QR codes pour payer de proche en proche, des paiements sans contact via la NFC, ou l’usage croissant de l’intelligence artificielle pour sécuriser les transactions et détecter la fraude.

Des projets d’interopérabilité se multiplient aussi : le PAPSS (Pan-African Payment and Settlement System) de la Banque des États de l’Afrique de l’Ouest, ou les systèmes de paiement instantané nationaux, visent à rendre possibles les virements instantanés entre pays, abaissant les coûts et accélérant le commerce intra-africain.

Même le secteur du divertissement en ligne s’ouvre aux paiements mobiles. Les plateformes de gaming adoptent de plus en plus le mobile money en Afrique. Désormais, même les opérateurs de casino en ligne cameroon intègrent le paiement via des portefeuilles mobiles pour faciliter l’inscription et l’adhésion à leurs plateformes.

En 2024, 31 systèmes de paiement instantané étaient en activité dans 26 pays africains, prouvant que le continent rattrape son retard sur les normes de paiement électronique mondiales. Au total, environ 108 milliards de transactions d’une valeur de 1 680 milliards de dollars ont transité par les comptes mobile money à l’échelle mondiale, et l’Afrique a capté près de 65 % de cette valeur globale.

L’inclusion financière et son impact économique

L’un des effets majeurs de cette croissance est l’inclusion financière. Les populations rurales ou non bancarisées bénéficient désormais de comptes mobiles qui servent de compte courant, de porte-monnaie et même de moyen d’épargne. Le rapport Global Findex 2025 de la Banque mondiale souligne que 10 % des adultes des pays en développement épargnent désormais sur un compte mobile (contre 5 % en 2021). Dans certaines économies africaines, le taux de bancarisation a bondi : en Afrique subsaharienne, 58 % des adultes avaient un compte formel fin 2024 (contre 49 % en 2021), faisant de la région le leader mondial de l’argent mobile.

De plus, l’industrie fintech s’est emballée en Afrique. Selon la Banque européenne d’investissement, le nombre d’entreprises fintech africaines est passé de 450 en 2020 à 1 263 début 2024, multipliant par trois l’offre de solutions numériques (microcrédit, assurance mobile, agritech finançant des paysans via mobile, etc.).

Ce dynamisme aide les économies locales : en injectant davantage d’épargne formelle dans les banques ou les services mobiles, les systèmes financiers voient leur base de capitaux croître, finançant à leur tour investissements et innovations.