Une décennie décisive pour la santé publique
La France vit un tournant historique. Selon le Baromètre 2024 de Santé publique France et l’enquête ESPAD 2024, le nombre de fumeurs quotidiens a chuté de 4 millions en dix ans. Chez les 18-75 ans, ils ne sont plus que 18 % à fumer quotidiennement contre 25 % trois ans plus tôt.
Les jeunes générations sont à l’avant-garde de cette révolution : parmi les 18-29 ans, la proportion de fumeurs est passée de 29 % à 18 % entre 2021 et 2024, tandis que 44 % des jeunes adultes déclarent n’avoir jamais fumé.
Le Dr Nicolas Prisse, président de la MILDECA, salue une politique publique cohérente :
« La baisse historique du tabagisme montre qu’une politique globale et continue, réunissant pouvoirs publics, professionnels et associations, porte ses fruits. »

Des politiques efficaces et un changement culturel profond
Depuis 2014, les mesures se sont multipliées :
- Le paquet neutre, la hausse des prix du tabac et la création d’espaces sans tabac.
- Le Mois sans tabac, devenu un rendez-vous national depuis 2016.
- Le remboursement des substituts nicotiniques et l’amélioration de l’accès à l’accompagnement.
- Le renforcement des compétences psychosociales dès l’école.
Résultat : la France a dépassé ses objectifs du Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 avec trois ans d’avance.
Mais au-delà des chiffres, c’est toute une société qui change. Le tabac n’est plus un signe de maturité ou de convivialité : il est perçu comme un frein à la santé, à la performance et à la liberté.
De nouveaux réflexes et de nouvelles alternatives
La lutte contre le tabac ne repose plus uniquement sur la contrainte : elle s’accompagne de solutions de réduction des risques.
Le vapotage, par exemple, a séduit une part croissante des anciens fumeurs. Selon la revue Cochrane (2023), la vape nicotinée est plus efficace que les substituts classiques pour maintenir l’abstinence au-delà de six mois. Elle permet d’inhaler de la nicotine sans combustion, réduisant ainsi de près de 95 % les risques liés au tabac fumé, selon les autorités sanitaires britanniques.
Pour ceux qui souhaitent franchir le pas, il existe aujourd’hui une large gamme de dispositifs et de liquides adaptés à chaque profil.
Quelle différence entre cigarette électronique et puff ?
1. La cigarette électronique “classique”
La cigarette électronique, aussi appelée vape ou e-cig, est un dispositif rechargeable et réutilisable qui permet d’inhaler une vapeur contenant ou non de la nicotine.
Elle se compose généralement de :
- Une batterie rechargeable (intégrée ou amovible)
- Un réservoir (ou clearomiseur) où l’on verse le e-liquide
- Une résistance qui chauffe le liquide pour produire la vapeur
- Un e-liquide (souvent aromatisé), que l’utilisateur choisit selon ses goûts et son dosage en nicotine
L’utilisateur peut donc personnaliser sa vape : saveur, intensité, taux de nicotine, volume de vapeur, etc.
C’est l’outil privilégié pour le sevrage tabagique, car il peut s’adapter à chaque profil de fumeur et durer dans le temps.
2. La puff : une version jetable de la e-cigarette
La puff (mot anglais pour “bouffée”) est une mini cigarette électronique jetable, préremplie et préchargée.
Elle est prête à l’emploi : on tire une bouffée, la vapeur se déclenche automatiquement. En savoir plus sur la Puff JNR.
Caractéristiques :
- Pas de bouton, pas de réglage, pas de recharge.
- Contient une dose fixe d’e-liquide (généralement entre 300 et 600 bouffées).
- Une fois vide, on la jette (batterie comprise).
Son atout : la simplicité.
Mais son principal défaut : l’impact écologique (produit à usage unique) et le coût à long terme si on vape régulièrement.
Des inégalités qui persistent
Malgré ces progrès, le tabagisme reste deux fois plus fréquent chez les ouvriers (25 %) que chez les cadres (12 %), et trois fois plus élevé chez les personnes en difficulté financière (30 % contre 10 %). Les régions du Grand Est, de l’Occitanie et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur demeurent les plus touchées.

Ces écarts rappellent qu’il faut poursuivre les efforts : adapter les dispositifs aux publics précaires, former les professionnels, et préserver les outils de sevrage qui fonctionnent.
Vers une génération sans tabac
Le cap est clair : une France sans tabac d’ici 2032.
Un objectif ambitieux, mais crédible. Le Mois sans tabac, les campagnes de prévention, les hausses de prix et le développement de solutions alternatives constituent un écosystème cohérent qui produit des résultats tangibles.
La baisse historique du tabagisme traduit aussi un nouvel état d’esprit : une génération plus consciente de son bien-être, de sa santé et de l’impact de ses choix : Une génération qui choisit la liberté de respirer, de vivre mieux et plus longtemps.
Sources :



